Dans une époque marquée par l’hypercentralisation d’un côté et la montée des démarches collaboratives de l’autre, le principe de subsidiarité revient sur le devant de la scène. Il est souvent cité dans les sphères politiques, mais il trouve aussi un écho très concret dans les organisations, les entreprises… et même dans les dynamiques de coaching.
🧠Une définition simple et essentielle
Le principe de subsidiarité, issu du latin subsidiarium (troupe de réserve, secours), peut se résumer ainsi :
« L’action publique ou organisationnelle doit être exercée par l’échelon le plus proche des personnes concernées, tant que celui-ci est en capacité d’agir. Ce n’est qu’en cas de nécessité que le niveau supérieur prend le relais. »
Autrement dit : on n’intervient d’en haut que si le bas ne peut pas. C’est Ă la fois un principe d’autonomie (laisser faire ceux qui savent faire) et un principe de soutien (prendre le relais quand les limites sont atteintes).
🧱 Le double mouvement : autonomie et suppléance
La subsidiarité repose sur deux piliers indissociables :
- ✅ La non-intervention par respect de la compétence locale
On évite de déposséder les individus, groupes ou territoires de leur pouvoir d’agir.
Cela favorise l’engagement, la responsabilisation, l’agilité. - 🛟 La capacité d’intervention en soutien
Si l’échelon local est dépassé, alors l’échelon supérieur intervient en appui, en soutien, et non en substitution permanente.
Ce principe est donc vivant : il s’ajuste aux réalités du terrain et cherche la juste répartition des responsabilités.
🏢 En entreprise : une clé pour un management sain
Dans les organisations, le principe de subsidiarité est un levier puissant de gouvernance, particulièrement dans les modèles participatifs ou agiles.
- Il évite le micro-management.
- Il permet aux équipes de s’autonomiser.
- Il renforce la confiance managériale.
- Il donne du sens à la prise d’initiative et à la prise de responsabilité.
Un manager qui applique la subsidiarité ne délègue pas seulement des tâches, il délègue de la confiance. Il accepte que l’expertise opérationnelle soit parfois mieux maîtrisée sur le terrain que dans les étages supérieurs.
🤝 En coaching : une posture fondamentale
Le coach aussi agit dans un cadre de subsidiarité implicite. Il n’impose pas une solution. Il part du terrain intérieur du coaché : ses ressentis, ses ressources, ses limites. Il n’intervient que pour soutenir, révéler, clarifier, mais jamais pour prendre la place de l’autre.
👉 La subsidiarité devient alors un principe éthique : respecter la souveraineté de l’autre tout en restant disponible s’il demande de l’aide.
đź§ Une phrase pour la retenir ?
« On agit au plus près de ceux qui sont concernés, et on n’aide d’en haut que si c’est nécessaire. »
Simple, juste, efficace.
🌍 Une boussole pour notre temps
Face à la complexité croissante des systèmes humains, le principe de subsidiarité nous invite à redonner du pouvoir au local, au terrain, à la personne concernée.Il encourage une société ou une organisation plus équilibrée, plus fluide, plus respectueuse, où chaque échelon a sa juste place, ni plus ni moins.

